N°201 - Mai/Juin 2020

N°201 - Mai/Juin 2020

Temps suspendu

Difficile de prédire quelle sera la forme de la reprise. Seule certitude : deux mois de confinement auront laissé des traces indélébiles, et il faudra bien deux ans pour commencer à s’en remettre. La perte sèche en termes de PIB est évaluée par l’Union européenne à 8,2 % en France, soit près de 4 % par mois de confinement. Les conséquences sur le tissu économique global sont incalculables : aéronautique, automobile, tourisme sont laminés.
Pour autant, les capacités de production sont toujours là, et même si le rebond immédiat ne comblera pas magiquement le manque à gagner, le tissu industriel demeure.
Ailleurs, en Europe et dans le monde, l’activité a été partiellement maintenue, selon une approche radicalement différente : « l'automobile ne tourne qu'à 10 %, l'aéronautique à 20 %… (en France, ndr). C'est moins qu'en Allemagne ou qu'en Autriche, qui prennent des parts de marché. La Chine redémarre aussi très fort » estime Olivier Scalabre, responsable de l’industrie européenne au sein du cabinet Boston Consulting Group. Pour mémoire, la Chine a confiné Wuhan, une ville, pas le pays tout entier. Sans même parler de la Corée du Sud, de Taïwan, de la Suède.
La France conserve ses atouts. Cette crise sanitaire, pour sévère qu’elle soit dans ses conséquences, n’est pas insurmontable, et de nombreux industriels sont prêts à repartir. Reste à leur en donner les moyens… 

Karim Boudehane, Rédacteur en chef

Pour voir ou télécharger cette publication vous devez être abonné

Abonnez-vous

Pour voir ou télécharger cette publication vous devez être inscrit

Inscrivez-vous