La crise sanitaire vue du terrain

Les entreprises de l’hydraulique n’ont quasiment pas cessé leur production. Pour autant, il a fallu faire face aux nouvelles contraintes sanitaires, et aux nécessités parentales de certains salariés.
La crise sanitaire ne touche pas toutes les entreprises de la même façon. Certaines, telle Hydraumatec à Plöermel (Bretagne), tire plutôt bien son épingle du jeu : « nous avons continué de produire et atteint notre objectif de chiffre d'affaires, à 4,5 M€ pour l'exercice 2019-2020 » souligne Emmanuel Germain, son responsable. L’entreprise spécialisée dans les blocs forés hydrauliques n’a pas eu recours au PGE (prêt garanti par l’Etat), disposant d’une trésorerie suffisante. À noter que la France a accordé 93 milliards d’euros de prêts à 490 000 entreprises. Pour autant, Emmanuel Germain enregistre la moitié des commandes habituelles : « 20 % des clients représentent 80 % du chiffre d’affaires, précise le PDG. Nous sommes heureusement peu exposés à l’aéronautique. Pour les fournisseurs de ce secteur, c’est la catastrophe. »
Masques et gel
D’autres, comme Benoît Cabanis, président de Cabsoc group (près de Rennes), n’ont « quasiment jamais arrêté, à l’exception de la première semaine de confinement, pour nous permettre de nous organiser. Nous avons pris les mesures d’hygiène qui s’imposaient pour rassurer le personnel, avec des masques envoyés de Chine par un ami sur place. J’ai pu mettre à disposition 200 masques très vite, en plus du gel hydroalcoolique, de l’accès réglementé aux vestiaires et des consignes affichées un peu partout. »
Se pose très vite la question de la garde des enfants pour certains membres du personnel : « une vraie difficulté » note. « Ceux qui ont pu faire garder leur enfant sont venus travailler. Nous avons mis les autres en télétravail, puisque nous sommes très mobiles, dans le groupe. Sur 180 salariés, une quarantaine a ainsi travaillé à distance. »
Le groupe a eu également recours au chômage partiel. Enfin le Président a demandé à ses collaborateurs de prendre des congés, en avril et en mai, pour pouvoir répondre à un surcroît de demande en juin et juillet. « Le personnel a été très solidaire, et a compris que c’était dans l’intérêt de l’entreprise. » En contrepartie, Benoît Cabanis s’est engagé à compenser jusqu’à fin mai les pertes de salaire dues au chômage partiel ou aux gardes d’enfants.
À 100 km du foyer de l’épidémie
Côté italien, Eurofluid Hydraulic produit des blocs forés pour plusieurs grands comptes : Bosch Rexroth, Hydraforce, Parker ou encore Hydac. Guy Blezeau, responsable commercial pour l’international de l’entreprise basée à Borzano di Albinea, près de Modène, précise que « nous sommes situés à 100 km de Codogno, le foyer de l’épidémie. »
La PME réalise 80 % de son chiffre d’affaires à l’export. « Nous avons fermé une semaine, du 27 mars au 6 avril, » précise Guy Blezeau. Auparavant, l’entreprise avait pris soin de s’équiper en masques et gants, dès la fin février. « Nous avons également adopté les mesures de distanciation sociale, et mis en place des horaires décalés en production aussi bien que pour la prise de repas » souligne le responsable commercial. Eurofluid travaille en effet pour certains clients d’industries jugées prioritaires dans l’agriculture, d’où une durée de fermeture courte. Au sortir du confinement, la production aura baissé de 50% en avril, et de 10 à 20 % en mai. « Le retard d’avril se reporte sur le mois de mai. Par ailleurs, nous dépendons de nos clients pour la prise de commande, dont la baisse est estimée à 30 % entre avril et mai. Depuis la reprise, nous faisons un point hebdomadaire pour estimer les moyens de production à mettre en face de la demande » détaille Guy Blezeau. Faible visibilité pour les mois qui viennent, donc, mais l’entreprise peut compter sur ses 85 salariés pour répondre présent.
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