Contrôle et régulation des fluides : Bürkert mise sur l’innovation
Avec la création d’une salle blanche de toute dernière génération sur son site alsacien de Triembach-au-Val, Bürkert renforce ses capacités en R&D et s’ouvre de nouvelles perspectives, notamment dans le domaine de la microfluidique et des micro capteurs. L’innovation technologique a toujours constitué la base de la stratégie de développement du groupe allemand qui prévoit un doublement de son chiffre d’affaires au cours des dix prochaines années. La filiale française sera largement partie prenante de cette ambition.
« Un véritable saut technologique ». C’est ainsi que les responsables du site alsacien de Bürkert SAS qualifient la création de la nouvelle salle blanche multi-technologies destinée à accroître les compétences de l’entreprise en matière de microfluidique et de microcapteurs. Conscient du fait que les capteurs actuels avaient atteint un plafond de performances, le spécialiste des systèmes de régulation des fluides a décidé de se doter des moyens permettant d’améliorer leur taille, d’intégrer de nouveaux polluants à doser, de les rendre plus communicants en continu et d’accroître leur durée de vie sur le terrain. Ce nouvel outil de recherche et développement lui permet ainsi de développer des systèmes communicants intégrant des capteurs miniaturisés physiques, chimiques ou biologiques qui, utilisés seuls et regroupés, intègrent la possibilité de transmission des données à distance, disposent d’une autonomie énergétique et permettent la maîtrise des flux en continu, notamment dans le domaine des eaux potables et polluées.
Maîtrise et indépendance
Mise en service l’année dernière après plus d’une année de travaux, la nouvelle salle blanche a nécessité un investissement d’environ 2,5 millions d’euros et témoigne de la politique d’innovation que le groupe allemand prône depuis ses origines. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Près de 7 % du chiffre d’affaires de Bürkert ont été consacrés à la R&D et 5 % à l’acquisition de nouveaux équipements au cours de la seule année 2011. « Nous nous refusons à faire du low-cost. L’innovation constitue véritablement la moelle épinière de l’entreprise », affirme ainsi Frédéric Rufi, responsable R&D de Bürkert SAS. Electrovannes, vannes de process ou d’analyse, pilotes pneumatiques, capteurs… les nouveautés se sont succédées au fil de l’histoire du groupe qui peut maintenant se targuer de maîtriser toute la boucle de régulation des fluides liquides ou gazeux. Soucieux de préserver l’indépendance de l’entreprise, ses actionnaires familiaux ont toujours veillé à lui donner les moyens de son développement en réinvestissant systématiquement les bénéfices dégagés au fil des années.Le site de Triembach-au-Val témoigne de cette vision industrielle à long terme. Outre l’Allemagne, l’usine alsacienne est la seule du groupe à être dotée d’un centre de R&D. Les investissements réalisés régulièrement sur le site lui ont permis de devenir dès 1997 centre de compétences mondial du groupe pour les capteurs industriels. Sur un effectif total de 210 employés, 25 personnes y travaillent au développement de nouveaux produits et technologies, tandis que 15 autres collaborateurs sont quotidiennement en charge de l’amélioration des produits existants et de la définition de solutions spécifiques pour les clients. « Tout ce qui est considéré comme stratégique est développé en interne, insiste Frédéric Rufi. La maîtrise de nos produits et de nos process nous permet de bien appréhender les besoins des clients et de transformer les problèmes éventuels en nouvelles opportunités de développement ».
Plus de 100.000 clients dans le monde
Créée en 1946 par Christian Bürkert, la société familiale dirigée aujourd’hui par Heribert Rohrbeck et Gerhard Koch depuis son siège allemand d’Ingelfingen, dans le Bade-Wurtemberg, emploie quelque 2.200 personnes et a réalisé un chiffre d’affaires de 390 millions d’euros l’année dernière, contre 382 millions d’euros en 2011.
Spécialisé dans la gestion des systèmes de régulation des fluides, le groupe a développé au fil des années une capacité à proposer des solutions complètes combinant électrovannes, vannes de process et de régulation, systèmes pneumatiques et capteurs.
Il est implanté dans le monde entier, via 4 centres de R&D - dont celui de Triembach-au-Val, en Alsace - 9 sites de production (6 en Allemagne, 1 en France, 1 aux Etats-Unis et 1 en Chine) et 38 filiales, qui lui permettent de fournir plus de 100.000 clients dans de nombreux secteurs d’activités.
Implanté en France depuis 1956, et à Triembach-au-Val depuis 1966, Bürkert compte un effectif de 210 salariés sur son site alsacien, devenu en 1997 centre de compétences mondial pour la gamme de capteurs industriels (mesure de débit, pH, conductivité, niveau, pression, température). Le service R&D de la filiale française vient de voir ses capacités s’étoffer de façon sensible avec la mise en service d’une salle blanche de dernière génération qui permettra au groupe de pénétrer de nouveaux marchés, notamment dans le domaine de la microfuidique.
Brassage des idées
Bürkert SAS déploie également une stratégie de collaboration étroite avec des partenaires de longue date - entreprises telles que BDG pour la construction de bancs d’essais, écoles d’ingénieurs, universités ou centres de recherches - et participe aux activités de pôles de compétitivité tels qu’Hydréos. L’entreprise a notamment bénéficié du premier projet labellisé par Oséo en Alsace dans le cadre du programme ISI (Innovation stratégique industrielle). A ce titre, Oséo Excellence apporte un financement de 9,5 millions d’euros au consortium formé par Bürkert, 3D Plus (miniaturisation et assemblage de composants électroniques) et le laboratoire de l’Ecole supérieure de biotechnologies de l’Université de Strasbourg, pour la réalisation d’un programme de développement qui s’étendra sur une période de 5 ans. Si besoin, la filiale française peut faire appel aux compétences de l’ensemble du groupe dont les équipes de développement sont internationales et planchent en permanence sur l’élaboration de nouveaux produits ou de systèmes propres à répondre aux besoins spécifiques des clients. « Ce véritable brassage des idées génère une plus-value technique extraordinaire », se réjouit Frédéric Rufi.
C’est notamment dans ce cadre que Bürkert a mis sur pied des sites spécialisés dans le développement de solutions systèmes intégrant mécanique, fluidique et électronique, élaborées à partir du cahier des charges des clients ou en collaboration avec ces derniers. Baptisés SystemHaus, ces sites sont actuellement au nombre de cinq dans le monde – trois en Allemagne, un aux Etats-Unis et un en Chine – et génèrent déjà quelque 15% du chiffre d’affaires du groupe. Il est prévu que cette proportion atteigne les 50% à moyen terme.
Collaborations pérennes
« L’ensemble de ce dispositif se traduit par des retombées bénéfiques au niveau de la vente de nos produits », constate pour sa part Christophe Brünner, directeur général de Bürkert Contromatic SAS, filiale commerciale France, également basée sur le site de Triembach-au-Val. Riche de 50 personnes - dont 13 commerciaux sur le terrain, 12 en interne, 4 spécialistes produits et 3 responsables de marché - la force de vente pour le marché français a été à l’origine d’un chiffre d’affaires de plus de 20 millions d’euros en 2011. Bürkert Contromatic commercialise les produits du groupe dans de nombreux domaines d’activité parmi lesquels l’analyse, le traitement de l’eau, l’agroalimentaire, la pharmacie et la biotechnologie, la chimie et la cosmétique constituent des cibles prioritaires. Les marchés de l’industrie et de la mécanique sont, quant à eux, principalement traités par un réseau d’une quarantaine de distributeurs couvrant le territoire français. « Notre chiffre d’affaires est réparti à parts sensiblement égales entre la distribution, les OEM et les intégrateurs. En outre, nos débouchés sectoriels sont très diversifiés, ce qui explique notamment le bon niveau du carnet de commandes de l’entreprise », analyse Christophe Brünner. « Que ce soit pour la vente de composants ou la définition de solutions complètes, nous mettons un point d’honneur à accompagner chacun de nos clients, poursuit le directeur général de Bürkert Contromatic. Nous ne souhaitons pas faire du « one shot », mais au contraire engager des actions pérennes avec eux ».
Microfluidique
Cette politique porte ses fruits. Les dernières applications trouvées par les produits et solutions Bürkert en attestent. Parmi celles-ci, on peut notamment citer la surveillance en continu de la valeur de pH de la crème fraiche pour le compte d’une coopérative laitière (fourniture de transmetteurs d’analyse pour mesure de pH et de capteurs de pH), le contrôle de débit d’eau des bassins du nouveau Center Parc d’Harcholins en Moselle (fourniture de transmetteurs de débit électromagnétiques et à insertion déportés) ou encore l’automatisation complète d’une ligne de fabrication de formes galéniques destinées aux laboratoires pharmaceutiques (fourniture de vannes, blocs multivoies et boîtiers de fin de course « Element »)… Ces quelques exemples, parmi bien d’autres, témoignent du bien-fondé de la stratégie d’innovation prônée par le groupe. Les nouveaux moyens mis en œuvre par l’entreprise, dont la salle blanche de Triembach-au-Val, vont lui permettre de se développer vers des domaines tels que le traitement de l’eau, les équipements médicaux ou les imprimantes. Notamment par le biais de la microfluidique, avec la mise au point de composants qui verront simultanément leur taille se réduire et leurs capacités s’accroître en termes de rapidité et de précision. Ces perspectives rendent les responsables de Bürkert optimistes quant à l’avenir de leur entreprise. « Les effets combinés du développement de produits innovants, de la montée en puissance de notre activité Systèmes et de la pénétration de nouveaux marchés, devraient permettre au groupe d’atteindre le milliard d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2023 », pronostique Christophe Brünner. Ce qui représente plus qu’un doublement en dix ans…
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