SEW-Usocome inaugure une nouvelle usine en France
C’est une toute nouvelle approche du montage des groupes motoréducteurs que SEW-Usocome met en œuvre au sein de l’usine de Brumath qu’elle vient d’inaugurer en Alsace, à proximité de ses sites de Forbach et d’Haguenau. Dans cet ensemble de 32.000 m², tout est interconnecté. Depuis la prise de commandes jusqu’à l’expédition, les différentes étapes du processus de développement des solutions d’entraînements sont mises en réseau afin d’apporter des réponses toujours plus adaptées aux besoins spécifiques des clients. Et ce, avec le minimum de stocks et dans les meilleurs délais.
Qui a dit que l’on ne construisait plus d’usines en France ? Certainement pas la société SEW-Usocome qui apporte un démenti cinglant à cette affirmation ! Profondément attaché à son terroir alsacien, le spécialiste des systèmes d’entraînements et des automatismes a jeté son dévolu sur le site de Brumath, à proximité de Strasbourg, pour l’implantation de sa troisième usine française. La nouvelle unité viendra ainsi apporter un soutien efficace aux usines de Forbach et d’Haguenau, respectivement mises en service en 1994 et… 1960 ! Quelque 450 à 500 collaborateurs actuellement employés à Haguenau sont appelés à rejoindre Brumath qui pourrait d’ailleurs voir ses effectifs grimper à 600 personnes d’ici deux à trois ans si la conjoncture s’avère favorable. Parallèlement, et suite à l’espace ainsi dégagé, l’usine de Haguenau bénéficiera d’un projet de modernisation qui lui permettra d’accroître ses opérations d’usinage.
Vision stratégique
« La réalisation du site de Brumath constitue le résultat d’un travail de longue haleine », pour reprendre les termes de Michel Munzenhuter, initiateur du projet, qui vient de céder son fauteuil de directeur général de SEW-Usocome à Jean-Claude Reverdell. Forte de l’approbation et du soutien de sa maison-mère allemande, dont le modèle familial encourage l’autonomie et la prise de risque entrepreneurial, la filiale française du groupe SEW-Eurodrive s’était portée acquéreur en juillet 2012 d’un terrain de 120.000 m² en vue de la construction d’une nouvelle usine dans l’Est de la France. Le permis de construire a été délivré en 2013 et 18 mois plus tard, Brumath sortait ses premières fabrications. Le site atteindra son rythme de croisière dès l’automne 2015. « Nous avons toujours cru à l’industrie française », affirme Michel Munzenhuter, qui en veut pour preuve les 70 millions d’euros que SEW-Usocome a consacré au projet, dont 30 millions d’euros dans le process, « en puisant sur ses propres profits ». Le nouvel investissement traduit selon lui « une vision stratégique de l’entreprise qui considère l’Alsace et la France comme des territoires attractifs et compétitifs » et qui « mise sur une base solide en France et en Europe pour développer son métier d’industriel vers des marchés clés comme la Chine, le Brésil, la Russie et les Etats-Unis ».

« Perfambiance »
Basée sur le concept architectural élaboré par le cabinet Wolfhugel, enrichi par la contribution des écoles d’ingénieurs régionales, la nouvelle usine de distingue notamment par ses dimensions : une superficie globale couverte de 32.300 m² comprenant deux halls principaux de 170 m sur 42, sans aucun poteau intermédiaire, auxquels s’ajoutent deux niveaux de bureaux paysagers en position centrale. Le site de Brumath se veut conforme aux préceptes de la démarche « Perfambiance » initiée par l’entreprise il y a vingt-cinq ans, qui conjugue performance et ambiance dans un processus d’amélioration permanente.
A l’instar des autres usines du groupe, la circulation de l’information est privilégiée à Brumath et les niveaux hiérarchiques y sont réduits à l’extrême. Placé sous la responsabilité d’Eric Hoffstetter, le processus de décision repose sur des « mini-usines » dotées d’un effectif d’une cinquantaine de personnes et animées chacune par un manager responsable du suivi de la production, de l’animation des équipes, de la gestion des investissements et de la coordination avec les directions. De fait, c’est l’homme qui est placé au centre du dispositif et de la réflexion. « Nous sommes tous moteurs de notre croissance », constate Michel Munzenhuter. Les responsables de l’entreprise insistent d’ailleurs sur le fait que la nouvelle usine « repense la collaboration homme-machine et l’interface internet entre l’usine et ses fournisseurs et entre l’usine et ses clients ».
Une multitude de combinaisons moteurs/réducteurs
C’est en 1931 qu’a été fondée la SEW (Süddeutsche Elektromotorwerk) à Bruchsal, dont la direction est reprise en 1945 par Ernst Blickle, père des propriétaires actuels de l’entreprise. Une filiale française, SEW-Usocome, est créée en 1960 à Haguenau avec un centre de production et une unité de montage. Cinq ans plus tard est mis en œuvre un concept modulaire mutualisant les composants dans le but de proposer une multitude de combinaisons moteurs/réducteurs.
Une deuxième usine est mise en service en 1994 à Forbach. Une unité de montage est construite en 1969 à Verneuil-l’Etang, près de Paris. Ce premier Drive Technology Center sera suivi de ceux de Bordeaux-Pessac en 1991, Lyon en 2002 et 2010 à Nantes. L’année 2015 représente une étape importante pour SEW-Usocome avec la mise en service de l’usine de Brumath et la construction d’un nouveau Drive Technology Center en région Rhône-Alpes. Aujourd’hui, forte de ses trois usines et de ses cinq centres de services, SEW-Usocome emploie 2.100 collaborateurs en France et réalise un chiffre d’affaires de quelque 400 millions d’euros. SEW-Usocome est une filiale du groupe allemand SEW-Eurodrive, qui dispose d’un effectif de 16.000 personnes pour un chiffre d’affaires de 2,7 milliards d’euros.

Vitrine
Véritable « usine du futur » et outil industriel performant, Brumath représente également une « vitrine technologique du savoir-faire de SEW-Usocome », précise Jean-Claude Reverdell. L’entreprise a d’ailleurs largement puisé dans ses propres gammes de fabrications pour concevoir les équipements dont est dotée la nouvelle usine. C’est notamment le cas du magasin automatique de stockage qui peut recevoir jusqu’à 20.000 contenants et gérer quelque 1.620 entrées et sorties de bacs par heure. L’équipement est entrainé et piloté par des moteurs et variateurs de marque SEW. La communication entre les différents éléments est basée sur le protocole EtherCAT, ce qui fait de l’ensemble une plateforme ouverte avec un nombre réduit d’interfaces. Les variateurs de vitesse sont équipés d’un module permettant de réinjecter une partie de l’énergie directement dans le réseau, d’où une baisse notable de la consommation électrique. L’ensemble est doté d’un automate de sécurité assurant l’arrêt des opérations en cas de problèmes.
Les matériels SEW équipent également les chariots autoguidés (AGV) alimentés par induction qui acheminent automatiquement les pièces nécessaires vers les lignes de montage. Plusieurs centaines de kilomètres sont parcourus quotidiennement par ces chariots qui permettent d’approvisionner les « mini-usines » de montage des motoréducteurs. Ces dernières assemblent déjà quelque 4.500 unités par jour, uniquement sur commande client et destinés aux marchés français et internationaux (l’usine étant conçue pour une cadence de 6.000 unités par jour). La production se distingue par l’absence de séries dans la mesure où la quasi-totalité des commandes répondent à des besoins spécifiques en fonction des applications. Le montage s’effectue sur la base des instructions communiquées aux opérateurs via des écrans tactiles. Chaque produit fini fait ensuite systématiquement l’objet d’un contrôle fonctionnel avant sa mise en peinture, son emballage et son expédition vers les sites des clients ou les autres unités du groupe Eurodrive. Un soin particulier a été apporté à l’ergonomie des postes de travail. A Brumath, c’est le concept « goods to men » qui s’applique et illustre l’intelligence des automatismes, mis au service des hommes, tant au niveau des flux qu’à celui du montage. « Brumath est un projet d’excellence industrielle qui place l’homme au centre de son modèle », déclare-t-on chez SEW-Usocome. Et les responsables de l’entreprise continueront à veiller au strict respect de ce précepte à l’avenir. Notamment dans le cas où le développement des activités rendrait nécessaire une extension de l’usine…
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