Formation oléohydraulique : AREVA internalise sa formation grâce à l’IFC
Le site AREVA de la Hague vient de faire appel à l’IFC pour la formation de ses opérateurs en oléohydraulique. La formule originale proposée par l’Institut a permis au personnel de l’usine d’acquérir une véritable autonomie dans ce domaine.
Au sein de l’usine de la Hague exploitée par AREVA, champion français de l’énergie nucléaire, l’hydraulique est partout ! Chargé du traitement et du recyclage des combustibles en provenance des centrales nucléaires françaises et étrangères, le site spécialisé, qui s’étend sur une superficie de plus de 300 hectares dans le département de la Manche, utilise cette technologie de transmission de puissance pour faire fonctionner de très nombreux équipements. « La Hague est une usine chimique, mais avec beaucoup de mécanique en amont et en aval », explique ainsi Romuald Bonay, chargé d’étude et d’expertise hydraulique à la direction technique de l’établissement. De fait, des vérins hydrauliques sont utilisés lors de l’entreposage en piscine des éléments de combustibles usés arrivant dans l’usine, afin de faire fonctionner les perches montées sur les ponts de manutention surplombant les piscines. Des vérins permettent également d’actionner les cisailles permettant la découpe de ces éléments. Le processus de compactage des déchets fait aussi appel à l’hydraulique dans la mesure où toutes les presses de l’usine sont équipées de vérins. On retrouve encore cette technologie sur les différents porteurs assurant le transport des combustibles, pour l’ouverture et la fermeture de portes, etc.… « Au total, on peut dénombrer près d’une centaine de centrales oléohydrauliques dans l’ensemble de l’usine. A cela s’ajoutent un certain nombre de circuits fonctionnant à l’hydraulique à eau, car employés dans des zones situées à proximité immédiate des matières radioactives où le travail s’effectue à l’aide de bras manipulateurs », précise Romuald Bonay.
Compétences
La mise en œuvre et la maîtrise de tous ces équipements requièrent de solides compétences. A cet effet, le spécialiste français de l’énergie nucléaire s’est doté en 2012 sur le site de la Hague d’une « École des métiers » dont l’objectif est d’identifier les compétences requises et de permettre à ses collaborateurs de les acquérir et de les pérenniser.
Le recensement des besoins exprimés par ces derniers en termes de connaissances hydrauliques a permis d’élaborer un « cahier des charges ». C’est sur cette base qu’AREVA la Hague a décidé de faire à appel à l’IFC (Institut de formation continue en oléohydraulique) pour assurer la formation des personnels de l’usine. Un choix corroboré par une expérience personnelle de Romuald Bonay dont les résultats s’étaient avérés bénéfiques. « J’avais déjà bénéficié d’une formation dispensée par l’IFC et avais été séduit par les méthodes et les prestations proposées par cet organisme spécialisé », raconte-t-il. Et de fait, les réponses apportées par l’IFC se sont révélées conformes aux souhaits d’AREVA désireux, non seulement d’assurer une bonne formation de ses collaborateurs mais également d’« internaliser » cette formation afin d’acquérir une véritable autonomie dans ce domaine. « L’IFC a parfaitement répondu à nos attentes, insiste Romuald Bonay, d’abord en assurant les formations que nous avions définies en commun, puis en nous apportant les supports et savoir-faire nécessaires pour nous permettre de prendre le relais et d’assurer nous-mêmes cette formation dans le futur ».

Théorie et pratique
Concrètement, la mission de l’IFC a consisté à élaborer un parcours pédagogique et à définir les moyens à mettre en place en termes de supports de cours, d’animation et de matériels didactiques. « C’est une particularité de l’IFC que de renforcer le côté théorique de ses cours par un aspect pratique basé sur l’utilisation de bancs de simulation amenés sur le site du client et permettant de reproduire ses propres installations », explique Laurent Noblet, directeur de l’IFC. Les techniciens d’AREVA ont ainsi pu observer concrètement le fonctionnement des circuits, procéder à des montages/démontages, diagnostiquer des pannes et y remédier sur les deux simulateurs mis au point et adaptés en fonction des équipements utilisés à l’usine de la Hague. Les sessions de formation se sont déroulées sur trois niveaux. Les deux premiers, achevés fin 2014, ont concerné l’acquisition des technologies de base et la lecture de schémas hydrauliques d’une part, et une partie « diagnostic et pratique » d’autre part. D’une durée de quatre jours chacun, ces deux modules ont bénéficié à un groupe de onze personnes, majoritairement de niveau bac + 2 (BTS, DUT), mais dont les connaissances en matière d’hydraulique - qui avaient fait l’objet d’une évaluation avant la mise en place des formations - étaient loin d’être homogènes. « Certains avaient déjà ‘’tâté’’ de l’hydraulique, d’autres pas du tout. C’est cette diversité qui constitue la richesse de ce type de stages, de par l’échange et le partage d’expériences qu’ils permettent », remarque Laurent Noblet. « Cette mise en commun aboutit à une harmonisation et permet de créer un véritable réseau », renchérit Romuald Bonay. Cette action sera renforcée dès le début de l’année 2015 par la mise en œuvre de trois modules de formations spécifiques, adaptées aux besoins des différents ateliers de l’usine. D’une durée d’un jour et demi chacun, ces modules comportent la lecture et la compréhension de schémas hydrauliques complexes ainsi que des exercices pratiques, directement sur les équipements de l’usine.
Autonomie
Les premiers résultats de la démarche sont déjà perceptibles. « Le retour est très positif, se félicite Romuald Bonay. Chacun des acteurs y a trouvé son intérêt. Nos différents opérateurs ont considérablement gagné en autonomie et cela se traduit déjà par un gain sensible en termes de rapidité dans le diagnostic des problèmes et leur résolution ».
Un bénéfice que l’on retrouve également au niveau économique puisqu’une bonne identification des problèmes permet d’éviter de poser de mauvais diagnostics et de remplacer inutilement des composants encore en parfait état de fonctionnement. L’ensemble se traduit donc par un accroissement notable du temps de disponibilité des machines. La stratégie originale adoptée par l’usine de la Hague au sein de son École des Métiers, qui consiste à conserver et développer ses capacités de maintenance en interne, s’en trouve également renforcée. « Nous ne faisons appel que très ponctuellement aux intervenants extérieurs et seulement quand tout a été essayé en interne auparavant. En augmentant notre autonomie, les compétences acquises à la suite des formations mises en œuvre avec l’IFC nous permettent de conforter cette ligne de conduite », précise Romuald Bonay. C’est sous la responsabilité de ce dernier qu’AREVA compte maintenant poursuivre et amplifier ses actions de formation dans le domaine hydraulique. D’ores et déjà, un nouveau groupe d’une dizaine de personnes a été constitué pour une nouvelle session. Et au total, ce sont quelque 60 collaborateurs qui ont été identifiés pour bénéficier de cette formation. Ce qui laisse la porte ouverte à l’IFC pour des interventions futures à l’usine de la Hague. Ne serait-ce que pour procéder à l’évaluation des actions de formation qui y sont menées et la fourniture de conseils en vue de leur amélioration continue !
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