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Igus muscle sa production à Cologne

Le spécialiste des paliers et roulements en polymères prend ses aises à Cologne, son site historique, à côté de l’actuel site de production de… L’extension, bien que sortie de terre, n’est pas encore opérationnelle. L’ETI allemande prévoit d’y installer 300 presses à injecter supplémentaires, ce qui portera son parc machines à 800 presses, le deuxième plus important du monde.

Le nouveau site de production d’Igus est séparé de l’actuel par une route. Il a donc fallu prévoir un tunnel pour acheminer les matières premières et le produits finis ou semi-finis d’un endroit à l’autre. Ce tunnel nécessitait l’autorisation des autorités. Problème : la mairie de Cologne et le Land se renvoyaient la balle quant à l’autorisation à donner. 
Igus a finalement obtenu gain de cause auprès des administrations locale et fédérale pour ce chantier. L’extension de 17 000 m2, bureaux inclus, est donc bel et bien sortie de terre et le site pourra fonctionner normalement d’ici à la fin de l’année 2023. C’est la huitième extension pour le site d’Igus, créé en 1965. 

Igus en chiffres

• Création en 1964 : une seule machine de moulage par injection dans une arrière-cour de Cologne
• Igus réalise 1, 55 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2022
• Présence dans 80 pays (dont 31 filiales igus) et plus de 4 600 salariés dans le monde (dont 73 en France) 
• Plus de 200 000 clients dans le monde, représentant 50 secteurs d’activité

La surface dédiée à la production et au stockage atteint désormais près de 80 000 m2, auxquels s’ajoutent une surface extérieure totale de 210 000 m2. L’une des leçons de la crise sanitaire aura été de prévoir large en matière de stocks, pour éviter les arrêts de production. L’entreprise accumule désormais 12 mois de profilés métalliques pour son activité et de câbles électriques. Des stocks placés à l’extérieur du bâti, sous surveillance. Igus, à Cologne, ce sont désormais 800 presses à injecter, soit le deuxième plus important plasturgiste au monde. Ces machines consomment 30 tonnes de granulés par semaine, via une alimentation automatisée. À noter qu’Igus utilise une soixantaine de polymères différents pour produire ses paliers, et prend soin de recycler les carottes, ces déchets en sortie d’injection récupérés dans des bacs identifiant chaque matériau.

Retour à la normale pour les livraisons
Entreprise très intégrée, Igus produit ses propres moules d’injection au sein de son parc de machines-outils 5 axes dédié, à raison d’un millier de nouveaux moules par an. Compter cinq jours pour sortir un moule standard destiné à la production de paliers lisses, par exemple. L’entreprise est d’ailleurs lauréate d’un prix, en Allemagne, pour son excellence dans la fabrication de moules. Cela lui permet d’honorer ses commandes encore plus rapidement. « La livraison est assurée en 7 jours », annonce Thorsten Beitzel, le directeur général.Pour autant, Igus a connu des difficultés d’approvisionnement, comme de nombreuses entreprises dans le monde : « nos délais sont revenus à la normale  depuis septembre 2022 » indique le directeur général, c’est-à-dire une semaine. « Désormais, les délais se comptent en jours, ou en semaines selon le type de produit et sa complexité, pas au-delà. » Plus récemment, Igus s’est lancé dans l’injection de matériaux composites à base de fibres de verre sans fin. Les presses à injecter sont bi-composants, permettant de produire notamment des rotules pour panneaux solaires montés sur des axes de 150 mm. Un matériau qui offre l’avantage d’une bonne résistance aux ultra-violets, garantie de 30 ans à la clé. 

10 000 tests/an
L’ETI réalise 1,55 milliard d’euros de chiffres d’affaires (exercice 2022) dont 28 millions en France. Avec ses 188 000 clients à travers le monde, l’entreprise avait besoin prioritairement de muscler ses stocks pour assurer une livraison rapide de ses produits « sur étagères » : « 24 à 48h », indique Thorsten Beitzel. Le carnet de commande a pris des couleurs, avec une hausse de 15 % au niveau mondial, et 5 % en France. Les gammes de produits Igus sont vastes : des simples paliers en polymère (sans graisse) aux chaînes porte-câbles en passant par la robotique, Igus a étendu son savoir-faire dans plusieurs directions, avec cohérence. Les produits sont testés au sein du laboratoire Igus : tests mécaniques, de différentes longueurs pour les chaînes. L’entreprise garantit 100 millions de cycles pour les chaînes porte-câbles, par exemple. Les performances sont remarquables : la gamme de paliers TX résiste à des charges de 200 MPa (mégapascal). Cette gamme chargée en fibres de verre longue tient la comparaison avec son équivalent en acier, selon le directeur général, qui insiste sur l’absence d’entretien lié au graissage, inexistant dans le domaine des polymères. Des tests sur demande sont possibles. Nouveauté chez Igus : les tests en salle blanche dans une cage dédiée, validés par le célèbre institut Fraunhofer. 

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